Publié dans le numéro 12 de la LettreM, 7 novembre 2017.
L’inauguration du Louvre d’Abou Dhabi par le Président Emmanuel Macron et le Prince héritier Mohammad Ben Zayed Al Nahyan est l’occasion de montrer une nouvelle dimension des relations stratégiques qui lient la France et les Emirats Arabes Unis. Ce projet, universel dans sa vocation première, rapproche encore plus Paris d’Abou Dhabi et engage durablement les deux alliés.
Mieux qu’une base militaire projetée, et en parallèle de celle-ci, le Louvre d’Abou Dhabi est la quintessence du soft power français dans le monde arabe et dans le Golfe en particulier. Aux EAU, où il côtoie La Sorbonne, le musée offre à la France une base culturelle avancée à partir de laquelle la Maison France rayonnera vers de nouvelles destinations.
C’est un projet stratégique, par essence, engageant, et gagnant-gagnant. Il confirme la convergence durable entre Paris et Abou Dhabi.
Les relations franco-émiraties évoluent, se diversifient et se renforcent. Elles permettent aux deux partenaires de s’engager à la carte, et d’accommoder leur engagement mutuel en vue d’en tirer le meilleur parti. Loin de les emprisonner dans une quelconque logique de jeu à somme nulle, entre eux deux d’abord et entre eux et leurs autres partenaires respectifs ensuite, ces relations sont aujourd’hui nécessaires et pour la France et pour les EAU.
Malgré leur solidité, elles ne sont jamais à l’abri de soubresauts et d’incidents conjoncturels. L’Elysée, où MBZ était reçu en juin dernier, veille scrupuleusement à ce que rien ne vienne déstabiliser les relations franco-aboudhabiennes. C’est pratiquement une constante pour la Présidence française. Le Président Macron l’a très vite compris, en recherchant des repères stables dans une région tourmentée.
Avec la France, Abou Dhabi et son homme fort MBZ sont confiants, même s’ils doivent aussi rester vigilants. Ils adhèrent aux grandes lignes de la politique moyen-orientale de Paris, tout en déployant une série de filets protecteurs. Le pragmatisme des dirigeants émiratis et leur prudence leur imposent ainsi de ne pas s’enfermer, sur aucun terrain, dans une exclusivité stressante. Cela est valable aussi pour le partenaire stratégique français. Cela est visible à tous les niveaux : économiques, militaires, diplomatiques, etc. Mais, en choisissant de réserver à la France cette place privilégiée qu’on lui connaît à Abou Dhabi, MBZ est aussi à la recherche permanente d’une valeur ajoutée qu’il sait pouvoir trouver auprès du partenaire français.
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