MO: L’axe saoudo-égyptien sauvé par une vision stratégique commune


Le nationalisme, pilier du régime d’Abdel-Fattah al-Sissi, est questionné en Egypte, y compris par les fervents défenseurs du président-maréchal, depuis sa décision de (rétro)céder aux Saoudiens les deux îles « stratégiques » de Sanafir et Tiran en Mer Rouge. Ce nationalisme, supposé contrer le fondamentalisme religieux des Frères Musulmans renversés au Caire par les militaires, est malmené par d’autres faits aussi, dont le barrage « concédé » aux Ethiopiens. Sissi, qui a obtenu du roi Salman Ben Abdulaziz, une multitude d’engagements, y compris et surtout économiques et financiers, fait également des « concessions » aux Israéliens ne serait-ce qu’en respectant les accords de Camp David selon ses détracteurs…

Vu de plus près, ce rapprochement stratégique entre Riyad et Le Caire, après de maintes hésitations de part et d’autre et suite à une évolution en dents de scie des relations bilatérales ces dernières années, constitue un ‘game changer’ pour l’ensemble du monde arabe et de la région. S’il est mis à l’abris d’inévitables tensions passagères qui ne tarderont pas à émerger à nouveau entre les deux pays, et s’il est consolidé par la concrétisation d’une partie au moins de la série de projets stratégiques et économiques annoncés à l’occasion de la visite de Salman au Caire, ce partenariat permettrait de redonner vie au « système arabe » et dont « les deux piliers » étaient l’Arabie saoudite et l’Egypte. Un système arabe, en pleine recomposition actuellement, depuis l’avènement d’une série d’éléments « déstabilisateurs » (parmi lesquels le terrorisme de l’Etat Islamique, l’islam politique version Frères Musulmans, les « révolutions » arabes, etc.

Dans cette note de 3.443 mots, MESP (i) retrace l’évolution des relations saoudo-égyptiennes depuis le coup d’Etat des militaires en Egypte et (ii) tente d’en anticiper la progression au cours des prochains mois à la lumière des arrangements conclus entre Riyad et Le Caire et des divergences de vue toujours visibles sur plusieurs dossiers régionaux.

Dans cette note, réservée à ses clients, MESP (iii) s’intéresse aussi aux chances pour l’axe saoudo-égyptien d’intégrer progressivement et durablement deux acteurs régionaux qui comptent : la Jordanie et les Emirats Arabes Unis. Enfin, MESP (iv) met la lumière sur le rôle de la défense et des institutions militaires (en fait du Complexe Militaro-Industriel de ces quatre pays arabes) dans la consolidation de ce nouveau “système arabe”.

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