MBS à Paris: Nouvelle vision du partenariat stratégique franco-saoudien


Le Prince héritier saoudien Mohammad Ben Salman Ben Abdulaziz confirme, enfin, sa venue en France, en visite officielle (les 9 et 10 avril). Cela est en soi un indicateur de la bonne évolution des relations franco-saoudiennes.

MBS est épuisé, mais émerveillé, par sa tournée américaine d’une vingtaine de jours, entamée officiellement le 19 mars. Il a inauguré ses rencontres avec le Président Donald Trump à la Maison Blanche, et il les a clôturés pratiquement avec les anciens Présidents Bush dans le ranch texan de George HW Bush. A Washington, MBS était reçu comme un chef d’Etat, même si Trump maintenait un contact (téléphonique) avec le Roi Salman Ben Abdulaziz… Des programmes d’armement ont été annoncés à l’occasion de cette visite, alors que le Sénat rejetait, le 20 mars, jour de la visite de MBS à la Maison Blanche, une résolution visant à arrêter l’assistance militaire à Riyad et à sa coalition en guerre contre les Houthis au Yémen.

MBS vient d’effectuer aussi une visite en Egypte (5 mars), l’autre pilier du monde arabe. Il partage, avec le Président Abdel-Fattah al-Sissi, et leur allié commun le Prince héritier d’Abou Dhabi cheikh Mohammad Ben Zayed Al Nahyan, de nombreux intérêts stratégiques et une vision commune des dossiers régionaux. L’Egypte lui offre aussi une dimension arabe particulièrement appréciée dans le contexte géopolitique actuel.

Après cette escale arabe au Caire, il s’est rendu au Royaume-Uni (6 mars), tout aussi intéressé que les autres partenaires internationaux de l’Arabie saoudite par la Vision 2030 du PH. A Londres, et malgré les critiques et certaines contestations, MBS, qui a rassuré BAE Systems en réaffirmant son intérêt pour la poursuite du programme Typhoon, a eu droit aux honneurs réservés au futur souverain qu’il est.

De Paris, il se rend à Madrid pour y rencontrer le Roi Felipe VI (12 avril) dont le père l’ancien Roi Juan Carlos rencontrait récemment le Roi Salman Ben Abdulaziz à Riyad (18 mars). Felipe VI s’était rendu à Riyad, en janvier 2017, où il a obtenu de MBS la confirmation d’un programme de $2,3md avec Navatia au profit de la Royal Saudi Navy. Ce programme, qui est visé par les critiques pour sa possible contribution à l’offensive militaire au Yémen, est assumé par Madrid, ce qui est en soi un message fort (le Canada vient lui aussi d’adresser un message similaire aux Saoudiens en assumant également des ventes de blindés à Riyad).

Des contrats majeurs sont signés, confirmés, annoncés ou négociés, avec le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l’Espagne, y compris dans le domaine de l’armement un domaine placé désormais au cœur de Vision 2030 (SAMI). Qu’en sera-t-il à Paris où une campagne, coordonnée, semble viser la coopération militaire avec Riyad ?

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A Paris, avant l’arrivée du PH saoudien, l’Elysée annonçait une « nouvelle vision » du partenariat avec l’Arabie saoudite et un « nouveau partenariat stratégique franco-saoudien ». Les contrats suivraient, y compris dans le secteur de la défense et de l’armement. En principe.

Dans cette note, de 4663 mots, MESP

(i) résume « la nouvelle vision saoudienne du partenariat avec la France », et

(ii) évalue les chances de réussite du « nouveau partenariat stratégique franco-saoudien » tel que souhaité par le Président Emmanuel Macron.

Dans cette notre, réservée à ses clients, MESP

(iii) s’attarde sur la place que MBS réserve à la France dans son tour de table des partenaires internationaux, et

(iv) identifie les dossiers prioritaires sur lesquels Riyad souhaite engager Paris rapidement.

Enfin, cette note de MESP

(v) propose une cartographie des décideurs saoudiens directement impliqués dans la gestion du dossier de la coopération avec la France.

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