Crise entre les partenaires arabes « de référence » de la France


La crise actuelle entre le Qatar et l’axe saoudo-émirato-égyptien ne ressemble pas à celles survenues précédemment (la crise de 2014 notamment). Elle est plus violente, et plus risquée pour la stabilité régionale. Les signes visibles et moins visibles de cette crise sont nombreux: retrait des ambassadeurs, blocus imposé contre le Qatar, manipulation de groupes rivaux internes, campagne médiatique virulente, lobbying intensif à Washington notamment, escalade militaire par procurations sur les théâtres d’opérations, pressions sur les entreprises etc.

Officiellement, le Qatar est accusé de soutenir le terrorisme. Cette accusation qu’il est facile pour Doha de renvoyer aux Saoudiens, semble n’être qu’un élément d’une stratégie de communication plus large qui cherche à vulgariser et justifier l’escalade actuelle. Dans cette note de 3566 mots, MESP s’intéresse à une série d’éléments indispensables pour comprendre les évolutions actuelles entre le Qatar et le camp arabe adverse:

(i)                  Le sommet américano-islamique de Riyad et ses conséquences sur les relations interarabes.

(ii)                Les enjeux géopolitiques de ce conflit : Iran, Irak, Syrie, Yémen, Conseil de Coopération du Golfe, Libye, Frères Musulmans, Hamas, Hezbollah, bases militaires américaine et turque, énergie.

(iii)               Interprétation des réactions à chaud de Washington (le secrétaire d’Etat Rex Tillerson, l’Ambassadrice à Doha Dana Shell Smith), de Téhéran et d’Ankara (05/06) (la Turquie propose de mener une médiation entre le Qatar et les autres pays du Golfe).

(iv)               Conséquences sur l’unité au sein du CCG et répercussions sur le projet de front arabo-islamique contre l’Iran.

(v)                Incidences sur la lutte contre le terrorisme.

(vi)               Impacts sur les relations internes au sein du pouvoir au Qatar.

(vii)             Le Who’s Who du conflit actuel : Tamim Ben Hamad Al Thani, cheikh Abdullah Ben Nasser Al Thani, Khaled Al Attiyah, Mohammad Ben Abdelrahman Ben Jassem Al Thani, Ghanim Khalifa al-Qubaïsi, Mohammad Ben Salman Ben Abdulaziz, Mohammad Ben Zayed Al Nahyan, Abdullah Ben Zayed Al Nahyan, Tahnoun Ben Zayed Al Nahyan, Mansour Ben Zayed Al Nahyan, Khaled Ben Ahmad Al Khalifa, etc.

Dans cette note réservée à ses clients (et dont certains éléments sont extraits du nouveau numéro de la LettreM), MESP propose à la France d’assumer sa neutralité dans ce conflit pour éviter de se retrouver dans une situation qui pourrait s’avérer inconfortable à terme.  

La France n’a pas les moyens d’arbitrer un tel conflit entre ses propres partenaires. C’est là une évidence.

La France ne voudrait pas se retrouver obligée de choisir entre le Qatar et le camp opposé (on entend déjà à Paris quelques appels pour rompre les relations avec Doha), ou glisser vers une implication plus grande et plus risquée sur le terrain des guerres fratricides qui risquent de s’étendre (Libye, Syrie, Irak, Yémen etc.).

En 2014, la France avait fait passer la tempête, sans prendre le risque d’intervenir entre ses partenaires arabes de référence. Sera-t-elle en mesure de le faire dans le contexte actuel ? La réponse peut être oui.    

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