Quelles sont les limites du nouveau bras de fer entre la nouvelle administration américaine et l’administration iranienne sortante ? Comment ces tensions irano-américaines risquent-elles de se traduire sur le plan politique, diplomatique, géopolitique, militaire ? L’administration Trump cherche-t-elle, en priorité, à récupérer le camp arabe anti-iranien qui s’était éloigné des Etats-Unis sous Obama, ou recherche-t-elle vraiment la confrontation frontale avec l’Iran ?
Ces questions viennent alimenter les spéculations incessantes sur des projets de remodelage et de recomposition de la région du Moyen-Orient.
En même temps, ce schéma « binaire » rassure : il rassure, en Iran, les milieux conservateurs qui visent à reprendre le pouvoir aux prochaines élections, et il rassure, en Arabie saoudite, les Al Saoud qui ne désespèrent pas de retrouver leurs repères géopolitiques traditionnels.
Les plus radicaux en Iran prospèrent grâce à une telle tension, latente ou ouverte, entre l’Iran et le camp ennemi, et n’entendent pas laisser filer cette opportunité que représente pour eux l’installation chaotique de l’administration Trump.
Pour leur part, les Al Saoud, qui ont traîné des années durant leurs déceptions à l’égard de l’administration Obama, entendent saisir cette chance que représente le changement de pouvoir à la Maison Blanche pour espérer normaliser progressivement leurs relations avec l’allié américain.
Pour les Iraniens, radicaux, seuls les messages belliqueux des Etats-Unis et de leurs alliés sont aujourd’hui exploités dans leur rhétorique : leurs réactions dépassent d’ailleurs la simple rhétorique, particulièrement utile sur le plan politique interne, flirtant parfois avec des confrontations militaires indirectes ou des simulations de confrontations directes.
Pour les Saoudiens, nostalgiques de l’ère Roosevelt-Abdulaziz, seuls les messages positifs qu’ils reçoivent des Etats-Unis comptent aujourd’hui : Riyad et ses alliés semblent particulièrement ouverts aux propositions américaines qu’ils rejetaient il y a peu, alors que leurs oreilles restent curieusement insensibles aux provocations de Washington.
Dans cette note de 3.348 mots, MESP
(i) cherche à comprendre les enjeux géopolitiques de ce jeu à somme nulle entre Washington, Téhéran et Riyad, et
(ii) tente d’anticiper la réaction russe face à ce retour possible de l’interventionnisme américain sur la zone.
Dans cette note, réservée à ses clients, MESP (iii) évalue la marge de manoeuvre dont dispose la France pour préserver ses acquis en Arabie saoudite tout en poursuivant son ouverture sur l’Iran.
Enfin, dans cette note, MESP (iv) cherche à identifier les lignes de frictions et de démarcation entre Washington et Téhéran en cas de confrontation ouverte ou de “guerre froide”.