La loi Justice Against Sponsors of Terrorism Act, JASTA, est vécue par les dirigeants saoudiens et par leurs partenaires arabes et musulmans comme une agression et une trahison. Cette initiative américaine, bipartisane, imposée contre l’avis du Président Barack Obama qui y avait apposé son veto, ouvre la voie à toutes sortes de rumeurs et de spéculations sur l’avenir des relations saoudo-américaines.
A chaud, les réactions officielles restent encore mesurées, y compris de la part des responsables saoudiens qui éviteront l’escalade avec Washington maintenant que la course à la Maison Blanche entre dans sa dernière phase.
Les réactions entendues dans les diwans et les salons politiques, et celles circulant sur les réseaux sociaux, témoignent de l’élargissement du fossé entre Riyad et Washington.
Les Saoud ont très vite bénéficié d’une solidarité arabe et islamique, contre les Etats-Unis, sur ce dossier très précis de la JASTA.
Certains pays comme le Qatar, même en délicatesse avec l’Arabie saoudite, se devaient de dénoncer une telle initiative américaine car elle pourrait les concerner directement.
Plusieurs ambassadeurs arabes et étrangers auprès de la cour des Saoud se sont empressés de réagir, de manière équilibrée certes, pour exprimer leur solidarité avec l’Arabie saoudite. Parmi eux, les ambassadeurs d’Egypte, de Jordanie, de Russie et de la France.
Dans cette note de 2.490 mots, MESP
(i) s’intéresse à la position officielle saoudienne à l’égard de JASTA, et
(ii) rapporte les spéculations et rumeurs sur l’impact que pourrait avoir cette loi sur les relations saoudo-américaines.
Dans cette note, réservée à ses clients, MESP
(iii) tente d’anticiper la place qu’occupera JASTA dans les stratégies de communication et de lobbying menées actuellement par les Saoud à Washington et dans les capitales et milieux qui comptent.
Il est également question dans cette note de
(iv) d’évaluer les retombées possibles de JASTA sur les relations entre Riyad et ses autres partenaires stratégiques (France) et sur sa politique étrangère en cours de réévaluation actuellement (Chine, Inde, Russie, etc.).
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