Très engagé aux côtés de son allié saoudien, Paris n’a pas encore un discours pro « Vision 2030 ». Cette faille, alors que le National Transformation Program se retrouve au cœur des rapports saoudo-américains et saoudo-britanniques, doit impérativement être comblée.
Dans cette note de 2.332 mots, MESP (i) revient sur les moments forts de la tournée américaine du vice-Prince héritier Mohammad Ben Salman Ben Abdulaziz (Washington, San Francisco, New York), et (ii) s’attarde sur les dossiers abordés lors des discussions saoudo-américaines à la Maison Blanche, au Pentagone et au Département d’Etat.
Dans cette note, réservée à ses clients, MESP (iii) souligne la place qu’occupe désormais « Vision 2030 » dans la stratégie de Washington pour « sauver » le régime saoudien, avant de (iv) s’intéresser aux efforts américains visant à inciter les dirigeants saoudiens à se concentrer davantage sur « l’intérieur », et donc sur la consolidation future du régime, et de favoriser un engagement international et multilatéral sur les dossiers régionaux (Iran, terrorisme, Yémen, Irak, Syrie). Pour Washington, en effet, Riyad gagnerait à mener à bien sa « révolution » économique (en fait sociale, économique et politique) interne, et à arrêter de s’épuiser avec des engagements frontaux et directs sur plusieurs scènes régionales simultanément.
D’autant qu’un nouvel élément, crucial, émerge actuellement, avec les informations (de sources américaines non confirmées à Riyad) sur l’état de santé du Prince héritier Mohammad Ben Nayef Ben Abdulaziz, celui qui fût longtemps une « valeur sure » pour Washington (et Paris), et qui verrait ses chances de succéder au Roi Salman Ben Abdulaziz ou de régner durablement s’il devenait Roi, se réduire… Un élément qui déstabiliserait davantage le régime. « Vision 2030 » deviendrait, pour MBS, une ultime planche de salut (avec ou sans MBN)…
Enfin, dans cette note publiée à la veille de la visite en France de MBS et avec l’annonce de nouvelles nominations diplomatique (François Gouyette remplace Bertrand Besancenot comme Ambassadeur à Riyad) et technico-militaire (Marin Gillier remplacerait Edouard Guillaud à ODAS), MESP (v) souligne la nécessité pour Paris de focaliser dans sa coopération stratégique avec l’Arabie saoudite, sur « Vision 2030 », et (vi) d’élaborer rapidement un discours à la hauteur des attentes saoudiennes sur ce créneau.