Mohammad Ben Salman Ben Abdulaziz est devenu, de facto, chef de guerre, diplomate en chef, et business developer. Le fils du roi Salman Ben Abdulaziz, qui s’est imposé au poste, pour le moins original, de prince héritier du prince héritier, cumule une série de postes de première importance, et de natures diverses et variées : il est deuxième vice-Premier ministre, ministre de la défense, président de Council of Economic & Development Affairs. Il a réorganisé le secteur pétrolier pour assurer le contrôle nécessaire sur le ministère de l’énergie dont son frère le prince Abdulaziz Ben Salman est le numéro deux, et sur Aramco bien évidemment, et vient de se faire nommer président de la très prometteuse Autorité des Cités économiques (13/12), Dans le cadre de sa rivalité avec son cousin le prince héritier, vice-Premier ministre et ministre de l’intérieur Mohammad Ben Nayef Ben Abdulaziz, qui préside aussi le Council of Political & Security Affairs, il lui manquait encore une part de légitimité, celle liée directement à la lutte contre le terrorisme. Son projet d’alliance islamique contre le terrorisme, annoncé le 14/12 avec la participation de 34 pays aux côtés de l’Arabie saoudite, lui offrirait cette plateforme « antiterroriste » qui lui manquait encore…
Dans cette note de 1966 mots, réservée à ses clients, MESP tente
(i) de comprendre les vraies motivations de Riyad et de MBS pour prendre une telle initiative, panislamique, sunnite, dans le contexte géopolitique actuel, et
(ii) d’évaluer les retombées directes et indirectes d’un tel projet sur la guerre contre le terrorisme, sur le royaume saoudien en tant que promoteur de cette énième coalition, et sur les équilibres au sein de la famille royale.