Saïd Bouteflika est soupçonné d’être l’architecte des derniers remaniements au sein de l’appareil d’Etat, y compris le limogeage du Procureur général d’Alger Belkacem Zeghmati, et surtout ceux survenus à la tête des services. L’éviction du général Mohamed Medien (Toufick) du département du Renseignement et de la Sécurité (DRS), lui est attribuée, alors que la Présidence ne se lasse pas de répéter qu’il s’agit d’une décision prise par le seul Président Abdelaziz Bouteflika. Les opposants au régime, et d’anciens officiers supérieurs à la retraite, tiennent à voir dans ces changements aux postes clés du pouvoir, un programme bien ficelé et qui a un but de plus en plus évident: organiser la succession d’Abdelaziz Bouteflika au profit de son frère Saïd. Ils y voient aussi l’ombre de la France.
Dans cette note de 2.235 mots, MESP revient sur l’obsession algérienne qui hante Paris et ses services et sur la possibilité pour la France de risquer l’ingérence dans les affaires intérieures de l’Algérie alors qu’elle tente d’imaginer, avec des partenaires algériens et régionaux, l’après-Abdelaziz Bouteflika. Dans cette note réservée à ses clients, MESP revient sur les erreurs d’évaluation faites par la France en Algérie, et dont le régime a finalement montré une étonnante capacité de survie alors que le chaos s’annonçait précurseur dans ce pays bien avant les révolutions arabes. La manière forte érigée en mode de gouvernance par Bouteflika aura permis d’étouffer dans l’oeuf un islamiste violent et déstabilisant, jusqu’à devenir, peut-être aujourd’hui et à la lumière aussi des expériences tunisienne, libyenne, égyptienne, syrienne, un modèle à suivre… En Algérie, il n’y a pas qu’Abdelaziz Bouteflika pour préserver ce modèle. Il y a aussi Saïd. Et il y a aussi…l’Armée…
Depuis quelque temps, les Bouteflika sont en campagne contre la trop grande influence politique de l’Armée et du DRS, un de ses services les plus visibles politiquement et les plus impliqués dans des affaires de corruption… Il a fallu une série d’échecs, sur le plan de la sécurité, dont l’attaque d’In Amenas, pour que la Présidence trouve l’occasion, légitime, de remanier les appareils de sécurité. Toujours en toile de fond, la préparation de la succession d’Abdelaziz Bouteflika.