Le Président français François Hollande estime que des frappes aériennes contre l’Etat Islamique en Syrie pourraient être nécessaires. Cette déclaration présidentielle complète deux précédentes annonces parisiennes: l’annonce, par Hollande, de sa décision d’engager les Rafale dans des opérations de surveillance au-dessus de la Syrie, et celle, faite 24 heures plus tard par les sources militaires, du début effectif de ces opérations de collecte de renseignements et de ciblage.
Cette fois aussi, comme lorsqu’il s’agissait d’entreprendre des frappes aériennes contre Bachar el-Assad, la machine militaire et médiatique s’emballe. Un certain 31 août 2013, il a fallu que les alliés britanniques sortent de la coalition militaire anti-Assad et que les Américains lâchent Hollande à la dernière minute, pour que l’ordre soit donné aux Rafale français de regagner leur base en Méditerranée. Dans le contexte acruel, le débat parlementaire sur l’engagement militaire de la France en Syrie permet de reprendre un peu de souffle, et de tempérer l’enthousiasme présidentiel.
Dans cette note de 3.250 mots réservée à ses clients, MESP apporte quelques commentaires, à chaud, sur une telle initiative militaire française au Levant, pour tenter de comprendre les enjeux de cette opération contre l’Etat Islamique en Syrie.
Dans cette note, MESP estime indispensable de mener une action globale, concertée et coordonnée, pour espérer contenir et neutraliser l’Etat Islamique, et pose une série de questions, indispensables, auxquelles les élus français et le gouvernement doivent impérativement répondre avant d’engager la France et les Français dans une aventure risquée et imprévisible.