Alors que se poursuivent les tractations en vue de constituer un véritable front régional anti-terroriste, coordonné par Washington et Moscou semble-t-il, plusieurs signaux supposent une possible adhésion de l’Egypte au projet souhaité par le régime Assad.
L’Egypte du maréchal Abdel-Fattah al-Sissi, déjà très directement engagée dans la guerre contre le terrorisme et contre l’Etat Islamique, et qui entend jouer un rôle central dans une éventuelle coalition militaire arabe en Libye, “mène un même combat avec la Syrie”, selon les propres termes du Président Bachar al-Assad (interview accordée à la télévision du Hezbollah, al-Manar). Ce “même combat” contre le terrorisme d’al-Qaëda et de l’Etat Islamique, oppose aussi les deux régimes à la confrèrie des Frères Musulmans à laquelle Assad et Sissi attribuent tous leurs maux…
Dans cette note de 3.645 mots, MESP s’attarde sur l’impact des évolutions géopolitiques, militaires, sécuritaires, énergétiques et économiques, sur les rapports entre les divers acteurs régionaux, et surtout entre ceux qui sont candidats à jouer un rôle central au sein du front anti-terroriste en cours de création.
La note, réservée aux clients de MESP, s’intéresse aussi aux idées qui circulent en vue de régler la crise syrienne, et s’attarde également sur le rôle de l’Iran, de la Turquie, de l’Arabie saoudite, et de la Russie, dans les arrangements en cours.
Elle tente aussi d’interpréter les signaux, mentionnés précédemment, et qui sont encore des “signaux faibles” aujourd’hui, qui pourraient annoncer une coopération syro-égyptienne dans un futur assez proche à plusieurs niveaux:
(i) diplomatique, avec une rouverture possible de l’Ambassade d’Egypte à Damas;
(ii) politique, avec une action commune visant à affaiblir les FM sur le plan régional;
(iii) géopolitique, avec une possible médiation égyptienne en vue de rapprocher Damas et Riyad en contrepartie d’une médiation syrienne entre Le Caire et Téhéran;
(iv) sécuritaire, et même militaire, avec la mise en commun des banques de données dont dispose chacune des deux parties sur les réseaux djihadistes, la fourniture d’armes, de munitions et d’équipements aux unités syriennes engagées sur le sol, sans parler d’une possible contribution égyptienne aux opérations coalisées contre AQ et l’EI en Syrie.