L’état-major militaire égyptien a été surpris par l’intensité et l’efficacité de l’attaque électronique menée par les groupes terroristes dans le Sinaï pour brouiller ses moyens de transmissions et de surveillance déployés sur zone. L’attaque, qui aurait duré quatre heures, semblait le fait d’experts avertis dotés de moyens modernes. Elle aurait accompagné une opération de grande envergure menée par les autorités égyptiennes contre des cadres et membres d’Ansar Beït al-Maqdis.
Le groupe Ansar Beït al-Maqdis, qui vise traditionnellement les forces de sécurité égyptiennes et les intérêts israéliens par des attaques se serait-il accaparé de tels moyens, ou est-ce l’Etat Islamique qui se positionne sur la péninsule de 60.000km2?
Les Israéliens, dotés d’une supériorité technologique dans ce domaine, auraient subi eux-aussi une attaque similaire. Tsahal, qui ne reconnaît pas les faits, aurait été visé par ricochet par les opérations de brouillage, et ne serait pas la cible première des terroristes. Cela est loin d’atténuer les craintes israéliennes face à cette nouvelle menace provenant de groupes islamistes dans le Sinaï. Au contraire.
La guerre contre le terrorisme dans le Sinaï impose une coordination soutenue entre Egyptiens et Israéliens, et cet incident, surtout s’il se répétait, devrait pousser les deux parties à coordonner leurs moyens et leurs actions dans ce domaine spécifique. Plus généralement, si les faits s’avèrent vrais et si les technologies et moyens mis en place par les terroristes confirment une certaine maîtrise de l’arme électronique par les djihadistes, cette inquiétude dépasserait les seules armées égyptiennes et israéliennes et le seul Sinaï, pour toucher l’ensemble des Etats engagés dans la guerre contre le djihad global et couvrir des théâtres d’opérations plus larges.