Le vice-Ministre saoudien de la Défense le prince Salman Ben Sultan Ben Abdulaziz s’est rendu à Paris à l’invitation du Ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Avant Paris, Salman s’était rendu à Washington où il a été reçu au Pentagone par le Secrétaire à la Défense Chuck Hagel, avant de s’entretenir également avec le Secrétaire d’Etat adjoint William Burns.
C’était sa première visite officielle aux Etats-Unis comme vice-Ministre de la Défense, une visite qui devait être suivie donc d’une visite à Paris. Elle intervenait juste après la visite du Ministre de l’Intérieur le prince Mohammad Ben Nayef à Washington, et après une série de déplacements dans des pays asiatiques effectués par Salman Ben Sultan et surtout par son oncle le Prince héritier, vice-Premier ministre et Ministre de la Défense Salman Ben Abdulaziz, et qui ont permis de signer des accords de coopération militaire avec plusieurs partenaires de Riyad.
Salman, qui s’est rendu à Washington puis à Paris avant la visite du Président Barack Obama à Riyad, fait preuve d’une extrême prudence dans la gestion des dossiers liés au Ministère de la Défense que contrôle toujours aujourd’hui l’entourage direct du prince Salman Ben Abdulaziz. Il est en quelque sorte le coordinateur de certains programmes, dans le sens le plus étroit, même si, ces dernières semaines, le vice-Ministre de la Défense fait entendre sa voix davantage qu’aux premiers jours de son arrivée à ce poste (les programmes touchant à son seul ministère bien évidemment, et peut-être aussi de manière secondaire ceux liés au programme franco-saoudien au profit de l’Armée libanaise, mais certainement par les programmes touchant à l’Intérieur ou à la Garde Nationale). Ses contacts et déplacements complètent ainsi en quelque sorte ceux engagés par Salman Ben Abdulaziz, sous l’impulsion de son équipe proche : le prince Mohammad Ben Salman Ben Abdulaziz, fils et conseiller du Prince héritier, et le dircab du Roi Khaled al-Tueïjri. Il doit attendre, discrètement, une meilleure visibilité sur le plan de la (double) succession (du Roi Abdullah Ben Abdulaziz et de son PH Salman Ben Abdulaziz), et le résultat de la réorganisation, en cours, du pouvoir. Le retour au royaume et aux affaires, aujourd’hui sérieusement envisagé, de son demi-frère et soutien le prince Bandar Ben Sultan Ben Abdulaziz, chef de l’Intelligence Directorate et SG du National Security Council, l’aiderait peut-être à y voir plus clair.
A Paris, où il a eu des entretiens axés sur la coopération militaire dans un sens surtout technique, Salman a croisé le Ministre de la Défense du Qatar le général Hamad Al Attiyah. Ce dernier, qui a été reçu par le Président François Hollande à l’Elysée, était venu poursuivre les discussions qu’avaient eues Jean-Yves Le Drian quelques semaines auparavant à Doha où le Ministre français était reçu par l’Emir Tamim Ben Hamad Al Thani.
Les tensions actuelles entre Riyad et Doha, tous deux partenaires de référence, avec Abu Dhabi, de la France sur la zone, sont visiblement ignorées par Paris qui pense rester au-dessus de la mêlée jusqu’à l’apaisement du conflit saoudo-qatari. La France réussira-t-elle à rester à l’écart de ce conflit fratricide, et à préserver ses intérêts en Arabie saoudite et au Qatar? Ou sera-t-elle amenée, tôt ou tard, à prendre position?
La note qui suit [1224 mots] tente d’évaluer les risques que le conflit saoudo-qatari, avec ses ramifications régionales, pourrait avoir sur les intérêts de la France dans le Golfe, et sur les programmes stratégiques poursuivis par les industriels français en Arabie saoudite, au Qatar, aux Emirats Arabes Unis principalement.
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