Après avoir annoncé l’assassinat de son frère le prince Bandar Ben Sultan Ben Abdulaziz, en juillet 2012, (FLASH : Moyen-Orient – Infoguerre : Bandar Ben Sultan survit à une tentative d’assassinat médiatique), des médias altermondialistes (voltairenet.org) annoncent le 17 juin 2013 la signature par le Roi Abdullah Ben Abdulaziz d’un mandat d’arrêt contre le prince Khaled Ben Sultan Ben Abdulaziz accusé, selon ces rumeurs, d’avoir fomenté un coup de palais.
Ces rumeurs expliquent ainsi en partie les raisons du retour du souverain en Arabie saoudite alors qu’il devait poursuivre sa période de convalescence au Maroc jusqu’au ramadan. Elles expliquent aussi ainsi les raisons de l’éviction de Khaled Ben Sultan de son poste de vice-Ministre de la Défense au profit du prince Fahd Ben Abdullah Ben Mohammad, ancien chef de la Marine.
Pour rendre crédibles, autant que possible, les rumeurs sur la disparition de Bandar Ben Sultan, la propagande anti-saoudienne a profité de la discrétion de Bandar qui venait de succéder au prince Muqrin Ben Abdulaziz au poste très sensible de chef des Services de renseignements tout en conservant celui de SG du Conseil de la Sécurité nationale. MESP annonçait alors le retour en force de Bandar Ben Sultan, après une période d’incertitudes, avant de réagir aux rumeurs sur son assassinat imaginé à Riyad.
Aujourd’hui, alors que la tension est à son paroxysme entre Riyad et Damas (ou l’axe syro-iranien), la propagande anti-saoudienne trouve de la matière pour lancer de nouvelles rumeurs contre la famille royale saoudienne. Le contexte s’y prête, en effet, et l’occasion est vite saisie par les réseaux anti-saoudiens :
(i) Khaled Ben Sultan a été évincé de son poste à la Défense, sans grand ménagement, ce qui a ouvert la voie à toutes sortes de spéculations sur les raisons de cette décision, pour le moins surprenante, prise par le palais. Les explications portent sur les impératifs de la succession (ou des successions) en cours de préparation au sein de la famille, sur le risque pris par Khaled Ben Sultan de poursuivre des contacts à teneur stratégique avec la Chine (nouveaux programmes de missiles balistiques) sans l’accord préalable du palais ni de l’allié américain, ou encore sur la volonté des dirigeants saoudiens d’anticiper de nouvelles actions militaires qu’ils pouvaient juger Khaled incapables de conduire (comme lors de la guerre contre les rebelles Houthis du Yémen).
(ii) Abdullah a interrompu sa visite privée au Maroc, pour rentrer brusquement à Dejddah, ce qui a surpris, en effet, ses plus proches, y compris ses propres fils, et l’ensemble des observateurs. Cela peut créer des doutes, et ouvrir la voie aux rumeurs. Les rumeurs portent sur l’état de santé du souverain, sur sa volonté de mettre de l’ordre au sein de la famille où on voit émerger des clans au sein des clans traditionnels, autour des étoiles montantes du système (le Ministre de l’Intérieur le prince Mohammad Ben Nayef Ben Abdulaziz, le nouveau Ministre de la Garde Nationale le prince Mitaab Ben Abdullah Ben Abdulaziz, le chef du diwan et plus proche collaborateur du Prince héritier le prince Mohammad Ben Salman Ben Abdulaziz, le prince Bandar Ben Sultan, sans parler du très influent Khaled al-Tueïjri, le “cardinal” du palais, etc.), sur la nécessité d’accompagner le changement qui s’annonce en Iran dans l’espoir de ralentir la détérioration des relations saoudo-iraniennes et sunno-chiites, ou encore sur l’urgence pour le chef de l’Etat saoudien d’être aux commandes pour légitimer toute action extérieure contre la Syrie cautionnée par le gouvernement saoudien.
Les rumeurs qui circulent sur les réseaux parlent d’un coup de palais que Khaled Ben Sultan préparait, et annoncent la signature par le Roi Abdullah, dès son retour au pays, d’un mandat d’arrêt contre son neveu. Elles ne sont pas sans rappeler les rumeurs qui ont touché Bandar, avant celles de son assassinat par les services de renseignements syriens en représailles à l’attentat qui a coûté la vie à plusieurs dirigeants de l’appareil sécuritaire syrien, et qui avaient expliqué sa “disparition” (alors provisoire) par son éviction du système à la suite d’une tentative de coup d’Etat qu’il aurait fomentée avec ses anciens réseaux de l’Armée de l’Air…
Le Roi Abdullah a interrompu brusquement sa visite privée au Maroc, pour rentrer, à la hâte, en Arabie saoudite. Le prince Khaled Ben Sultan Ben Abdulaziz a été évincé de son poste, brusquement aussi, alors qu’il s’attendait à poursuivre son ascension à l’instar de son demi-frère Bandar Ben Sultan et de leurs cousins fils du Roi et fils du Prince héritier. A l’un ou l’autre de ces évènements, inattendus, de nombreuses explications. La tentative d’un coup de palais par Khaled Ben Sultan n’en fait pas partie.