L’Armée israélienne a abattu, le 25/04/13, à quelques kilomètres de Haïfa, un drone, identifié par les Israéliens, comme libanais. Le Hezbollah a démenti, dès le 25/04/13, être derrière cette opération, alors qu’on spéculait déjà à Tel-Aviv et à Beyrouth, sur la volonté du Hezbollah de détourner ainsi l’attention de son implication militaire en Syrie, et d’entraîner Israël dans une nouvelle confrontation pour laisser au régime syrien la liberté de poursuivre sa guerre interne.
Lors de l’opération baptisée Ayoub, le 06/10/12, le Hezbollah n’a pas hésité à revendiquer l’envoi de son drone, au-dessus de sites stratégiques israéliens au sud d’Israël. Le succès militaire, technologique, médiatique et stratégique, était au rendez-vous, ce 06/10/12. La revendication valorisait la stratégie de dissuasion du Hezbollah. Aujourd’hui, le démenti, ou plus exactement le flou ainsi entretenu par le Hezbollah sur sa responsabilité éventuelle dans ce demi-succès militaire, peut aussi conforter cette stratégie de dissuasion qui repose, par définition, sur de nombreuses incertitudes.
Les deux drones ont été abattus, après avoir réussi à pénétrer, en profondeur, l’espace aérien israélien. Sans spéculer sur les missions de ces drones d’observation, et qui sont susceptibles d’être armés ou piégés, MESP voit à nouveau une volonté du Hezbollah de rétablir un semblant d’équilibre stratégique avec Israël dont les avions et les drones multiplient les violations répétées de l’espace aérien libanais. “Le Hezbollah affine sa stratégie de dissuasion” commentait MESP lors de la revendication par l’organisation libanaise pro-iranienne de l’envoi du drone Ayoub au-dessus de la centrale nucléaire de Dimona en octobre dernier. L’analyse est toujours valable aujourd’hui, avec la révélation de cette nouvelle réalisation militaire et technologique que ne revendique pas le Hezbollah, d’autant que, selon des rumeurs qui restent à confirmer, l’avion d’observation libanais aurait survolé les installations du gaz offshore israéliennes. A suivre.
Update: Dans son intervention télévisée, le 30/04, le SG du Hezbollah Hassan Nasrallah a consacré plusieurs minutes, au début de son apparition sur les écrans libanais, à l’affaire du drone. Il a démenti à nouveau la responsabilité de son parti et celle des Pasdarans, et présenté plusieurs explications possibles, y compris un drone israélien abattu par les Israéliens après le survol du Liban, un drone “ami” lancé à partir du Liban par des partenaires non identifiés, palestiniens ou libanais, un drone “ennemi” lancé pour provoquer une réaction d’Israël contre le Hezbollah. Le flou subsiste et les spéculations se poursuivent…