Les sympathisants du militant libanais Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré en France depuis 29 ans pour terrorisme, et qui a obtenu (21/11/12) un avis favorable de la justice française à sa demande de libération, intensifient leurs actions contre la France et les intérêts français au Liban, après le refus du Ministre Manuel Valls de signer l’arrêté d’expulsion du territoire français dont est assorti l’avis de la justice. Ils mettent la pression sur l’Ambassadeur de France à Beyrouth, Patrice Paoli, et entendent faire pression sur le gouvernement français d’ici le 28/01, date à laquelle le Tribunal d’application des peines doit prendre sa décision concernant le dossier Abdallah.
Les sympathisants de Georges Ibrahim Abdallah, des militants radicaux auxquels se sont joints divers courants politiques parmi lesquels des représentants du Hezbollah (présents aux manifestations), entretiennent un climat anti-français, qui peut facilement être exploité par diverses parties, locales, régionales et globales, pour dénigrer la France et ses politiques. Il y a les sympathisants engagés, très à gauche et révolutionnaires, mais il y a aussi une classe politique locale opportuniste qui pourrait voir en cette affaire une plateforme électorale (surtout au nord-Liban, d’où est originaire Abdallah). Il y a aussi des parties régionales, comme le régime syrien en guerre ouverte avec la France, et ses relais locaux, ou des parties globales, comme le djihadisme sunnite dont la haine envers la France et ses symboles est attisée aujourd’hui par la campagne du Sahel. Trop d’éléments complexes et enchevêtrés qui risquent d’affecter l’image de la France au Liban…
Les sympathisants de G.I.Abdallah qui campent devant le Consulat de France, ont assiégé (19/01) le commandement du contingent français de la FINUL au sud-Liban, après avoir manifesté devant les centres culturels français à travers le pays, et menacent désormais de s’en prendre, “démocratiquement” comme ils le répètent constamment, à la résidence de l’Ambassadeur de France et aux intérêts économiques français. Leurs représentants menacent les sociétés françaises, y compris les banques “françaises” (on pense notamment à la Société Générale Libano-Européenne de Banque, à la Banque Libano-Française, ou encore à la Fransabank, etc.) et les sociétés qui symbolisent la France (on pense notamment aux enseignes de la catégorie d’Air France, Total, Peugeot-Citroën, Renault, BHV, etc.). Les menaces, que le Ministre libanais de l’Intérieur (qui s’est entretenu le 20/01 avec l’Ambassadeur Paoli) espère pouvoir traiter directement avec les militants (notamment Joseph Abdallah, le frère de Georges), inquiètent les services de sécurité libanais. L’Armée libanaise est appelée en renfort pour soutenir le service de sécurité de l’Ambassade de France, et notamment les unités détâchées par les FSI, et sera déterminée à assurer la sécurité des représentations diplomatiques et culturelles françaises. Quant aux intérêts économiques, une grande prudence s’impose, surtout lorsque l’enseigne est “symbolique”… En attendant le 28 janvier…