Fadi Assaf.
La France manifeste un intérêt accru pour le rapprochement avec les pays arabes du Golfe et avec d’autres pays arabes du Machreq au Maghreb, motivée, notamment, par son besoin d’ouverture sur des marchés porteurs en ce temps de crise économique, par la nécessité d’être présente de manière directe et permanente dans les zones sensibles et stratégiques comme le Golfe, l’Algérie, la Libye, ou aussi par la nécessité de s’apprêter à éventuellement remplir le vide que laisserait un désengagement des Etats-Unis, aussi relatif soit-il, du monde arabe.
La France, qui s’engage dans des guerres dans la région et qui positionne ses forces pour garantir la sécurité et la stabilité de ses alliés du Golfe, lance aussi des initiatives politiques et économiques au profit des pays de la région, et redevient ainsi à nouveau, et après une période d’hégémonie américaine, une force active au Moyen-Orient et un partenaire désiré pour de nombreux pays qui cherchent à donner de la crédibilité et de la teneur à leurs relations internationales. De ce point de vue, la coopération militaire revêt une dimension stratégique pour les partenaires de la France dans le monde arabe et surtout les pays du Golfe qui perçoivent le partenaire français avec plus d’estime actuellement. De là, les partenaires arabes de la France manifestent un intérêt évident pour les capacités militaires et technologiques de la France, alors que pour leur part, les Français espèrent que ce rapprochement politique et stratégique entre les deux parties se traduise par une coopération plus soutenue sur le plan industriel et dans le cadre de programmes de défense communs.
A ce titre, les experts, responsables politiques, diplomates et décideurs dans les pays arabes concernés, comme la Libye et les pays du Golfe et notamment les Emirats Arabes Unis, le Qatar et l’Arabie saoudite, suivent avec intérêt le progrès industriel et technologique atteint par les secteurs de la défense et de l’aéronautique militaire en France. En effet, les responsables militaires dans ces pays s’intéressent et suivent de près les programmes d’avions de combat européens, dont le programme de drone de combat Neuron, conçu en coopération européenne sous la maîtrise d’œuvre de Dassault, qui a fait son premier vol d’essai le 01/12 et qui vient d’effectuer le 19/12 son premier vol inaugural.
Côté français, les responsables officiels et les industriels de la défense poursuivent leur ouverture sur leurs partenaires dans les pays arabes, surtout les pays du Golfe donc, œuvrant en permanence en vue de renforcer leurs relations de coopération militaire et de défense à travers les consultations sur les dossiers stratégiques et techniques, la tenue de cessions de formations et d’entraînements conjoints et la tenue de manœuvres conjointes, et à travers la présence française directe comme c’est le cas avec la base militaire française à Abu Dhabi, ou encore à travers les programmes d’armement et d’équipement au profit des forces armées amies.
Dans ce cadre, le site d’information al-Alamiya s’est intéressé (20/12) aux changements actuels au niveau du leadership de sociétés françaises industrielles de premier rang, des changements qu’on doit peut-être associer aux ambitions internationales de ces sociétés. Al-Alamiya s’intéresse à un exemple particulier, celui de l’arrivée d’Eric Trappier à la présidence de Dassault Aviation, une société leader sur le plan européen et mondial dans l’aéronautique civile (Falcon) et militaire (Mirage, Rafale et maintenant Neuron). Selon le site, la présence de Trappier à la tête de Dassault Aviation ouvrira la voie à la relance des programmes d’exportation de l’avion de combat Rafale vers des pays arabes dont les pays du Golfe, où il est apprécié, en plus de la finalisation de la vente de cet avion de combat multi-rôle à l’Armée de l’Air indienne. Il connait bien les pays du Golfe, c’est lui qui a vendu les Mirage 2000-9 aux EAU.
Le site d’information basé dans le Golfe estime que la présence de Trappier à la présidence de Dassault Aviation, la société au sein de laquelle il a évolué depuis le début de sa vie active, et au sein de laquelle il a gagné la confiance de ses partenaires et interlocuteurs européens, constitue une garantie pour la pérennité des choix stratégiques dans le secteur de la défense. Le nouveau président du fabricant des avions Mirage et Rafale et développeur du programme de drone de combat Neuron, est l’artisan de la relance du secteur de l’aviation de combat et un des principaux piliers des programmes de coopération franco-européens. Le nouveau président de Dassault Aviation, qui succède à Charles Edelstenne, atteint par la limite d’âge, fut au cours des dernières années un fervent défenseur de la politique de coopération entre les industries technologiques et de défense en France, ce qu’il pu exprimer à travers le rapprochement avec la société Thalès.
De même, le président quinquagénaire et dynamique est convaincu de la nécessité de relancer les programmes de coopération franco-arabes afin de préserver et de consolider les relations stratégiques entre la France et ses partenaires dans les pays arabes du Golfe notamment.
La France mise, grâce au développement de ses relations stratégiques avec les pays arabes et ceux du Golfe surtout, à ce que l’arrivée d’Eric Trappier à la tête de Dassault Aviation, industriel français connu dans les coulisses du pouvoir dans les pays arabes du Golfe pour avoir accompagné depuis longtemps les négociations qui ont permis d’équiper en Mirage l’Armée de l’Air dans plus d’un pays arabe dont les Emirats Arabes Unis et le Qatar, relance les projets d’exportation de l’avion de combat multi-rôle, le Rafale, sur les marchés de la région.
La France, qui a su préserver, non sans difficultés, sa position avancée sur le marché de la défense, mondial et arabe, mise sur l’avancement de ses industries de défense, dont son industrie aéronautique, et sur les progrès réalisés sur les plans technologique et opérationnel, comme elle sait l’importance et la nécessité du rapprochement politique et stratégique avec les pays arabes qui comptent, afin d’activer sa coopération militaire avec les pays de la région, surtout que Paris confirme jour après jour son engagement pour la sécurité et la stabilité de cette région.
Le site d’information al-Alamiya estime, pour conclure son analyse sur les changements au sein des industries de défense françaises, que ce changement à la direction de l’une des sociétés technologiques et de défense françaises les plus importantes ne peut être dissocié du repositionnement actuel de la France sur la scène internationale et sur la scène moyen-orientale notamment.
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